top of page

Jacques FEYDER

Fuyant l’Académie militaire en Belgique, Jacques Feyder débarque à Paris avec l’espoir de devenir acteur. C’est finalement derrière la caméra qu’il s’illustre, allant jusqu’à emmener son équipe en plein désert pour tourner L’Atlantide (1921), une folie qui le rend célèbre. Avec La Kermesse héroïque (1935), il fait scandale, mais aussi l’admiration de Chaplin ! Perfectionniste et audacieux, il n’a jamais hésité à braver les conventions pour donner vie à ses visions cinématographiques.

gettyimages-104422440-1024x1024_edited.jpg

Jacques Feyder, de son vrai nom Jacques Frédérix, est né le 21 juillet 1885 à Ixelles, en Belgique. Son parcours est tout sauf conventionnel et son nom est aujourd'hui associé à l'âge d'or du cinéma français des années 1920 et 1930. D'abord destiné à une carrière militaire par sa famille, le jeune Jacques abandonne rapidement cette voie pour se consacrer à sa véritable passion : le théâtre et le cinéma. C'est en 1908 qu'il arrive à Paris, animé par le désir de conquérir la scène artistique de la capitale. Là, il connaît des débuts modestes en tant que comédien, jouant dans des cabarets et des troupes de théâtre.

Mais c'est derrière la caméra que Feyder trouve réellement sa voie. Il commence par écrire des scénarios et réaliser quelques courts-métrages au sein de la société Gaumont. Sa première véritable percée a lieu en 1921 avec L’Atlantide, un film d'aventure inspiré du roman de Pierre Benoît. Pour ce projet ambitieux, Feyder emmène toute son équipe en Algérie, au cœur du désert saharien. Un tournage épique, parfois chaotique, où l'équipe et le matériel se retrouvent ensevelis par les sables, mais qui vaut à Feyder une reconnaissance internationale. Ce film marque un tournant dans sa carrière et montre sa capacité à transformer les défis en succès.

Avec son style novateur et sa maîtrise du récit, Feyder se distingue par son souci du réalisme et sa volonté de capturer la complexité de l’âme humaine. Dans Crainquebille (1922), inspiré de l'œuvre d'Anatole France, il décrit avec empathie la déchéance d'un petit marchand des rues accusé à tort. Ce film révèle son talent pour diriger les acteurs et son habileté à utiliser le cinéma pour aborder des questions sociales. En 1925, Feyder réalise Gribiche, où il continue d'explorer les contrastes entre les classes sociales. Cette période muette de sa carrière est marquée par une attention particulière à l'expression des émotions, l'utilisation inventive des décors, et la direction subtile des comédiens, éléments qui le distinguent de nombreux réalisateurs contemporains.

Avec l'avènement du cinéma parlant, Jacques Feyder se réinvente et continue de briller. Le Grand Jeu (1934), un drame romantique aux accents tragiques, le confirme comme un cinéaste de premier plan. Mais c’est La Kermesse héroïque (1935) qui reste sans doute son œuvre la plus célèbre. Située dans la Flandre du XVIIe siècle, cette comédie ironique raconte comment un petit village décide de se soumettre aux troupes espagnoles en laissant les femmes prendre les choses en main. Ce film, à l’humour fin et à la satire mordante, provoque un scandale en France pour son ton jugé antimilitariste et antifrançais, mais il est acclamé à l'étranger et remporte un immense succès critique, notamment aux États-Unis.

Au-delà de ses œuvres majeures, Jacques Feyder est également connu pour son engagement auprès des jeunes talents et son goût du perfectionnisme. Il a marqué le cinéma non seulement par ses réalisations, mais aussi par son influence sur toute une génération de réalisateurs. L’une de ses grandes qualités était de toujours mettre ses acteurs dans les meilleures conditions possibles, n’hésitant pas à adapter les dialogues et les scènes pour capter l’essence de leurs personnages.

Durant la Seconde Guerre mondiale, Feyder, affecté par les événements, s’installe d'abord à Tarbes, en Zone libre, puis il émigre en Suisse où il demeure jusqu'en février 1945. Il y travaille encore sur quelques projets jusqu’à sa mort en 1948.

Jacques Feyder a laissé derrière lui un héritage cinématographique riche et diversifié, marqué par une recherche constante de vérité et de beauté. Ses films continuent d'inspirer les cinéphiles et les réalisateurs du monde entier, et son nom demeure synonyme d’audace et d’exigence artistique. En repoussant sans cesse les limites de son art, il a su capturer la complexité des émotions humaines avec une sensibilité rare, inscrivant son nom au panthéon des grands maîtres du cinéma.​​

image_edited.jpg
Logo-MENJ-TRICOLORE.png

Téléphone

01 49 71 72 00

Adresse

10, rue Henri Wallon

93800 Épinay-sur-Seine

Mail

Design sans titre_edited.png

© Création : A. SALAIMI

bottom of page